A l’occasion de la journée internationale de la maladie d’Alzheimer, et face à l’absence de traitements efficaces pouvant prévenir ou guérir cette affection, certains chercheurs suggèrent une approche plus personnalisée et holistique pour lutter contre le déclin cognitif. Ils ont réussi à inverser la perte de mémoire chez une dizaine de seniors atteints de la maladie à un stade précoce, à l’aide d’un protocole complet, impliquant une combinaison de changements de style de vie, la stimulation cérébrale et la prise de médicaments.

Ce nouveau protocole baptisé MEND (amélioration métabolique pour la NeuroDégénérescence) représente un espoir non négligeable dans le combat contre la maladie. Il consiste à traiter simultanément tous les facteurs connus susceptibles de favoriser l’Alzheimer, en mettant en place une nouvelle hygiène de vie comme :

Le régime alimentaire 

Pauvre en glucides et en facteurs inflammatoires (graisses animales par exemple), mais riche en fruits, en légumes et en poissons (chez certaines personnes, le jeûne est également préconisé). Ce régime est supplémenté en compléments alimentaires tels des vitamines ou des oméga-3.

Le stress et le sommeil 

Le but est de réduire le taux de cortisol (hormone du stress) grâce à des exercices de yoga ou de méditation (20 minutes deux fois par jour).

Il faut également lutter contre les insomnies afin de dormir au moins 7 heures par nuit. Pour cela, la pratique de la relaxation ou  de la méditation est très bénéfique. En effet, celle-ci a un effet positif sur le vieillissement cérébral (en permettant une réduction du stress, de l’anxiété, des émotions négatives et des problèmes de sommeil). Une étude a montré que les régions cérébrales avec un plus grand volume ou métabolisme chez les personnes pratiquant la méditation sont spécifiquement celles qui déclinent le plus avec l’âge.

La dégénérescence cérébrale  

Dernier élément, et non des moindres, ralentir au maximum la dégénérescence cérébrale à l’aide d’exercices physiques tels que des enchaînements de postures de yoga ou du taï-chi (30 minutes par jour), par exemple, pour exercer la mémoire et ralentir les pertes d’équilibre : des études épidémiologiques ont prouvé que l’exercice physique, en entraînant la sécrétion d’une hormone (l’irisine), ralentit le développement de la maladie d’Alzheimer. Elle agit positivement sur la plasticité synaptique et la mémoire.

 En tout, le MEND cible 20 objectifs. Expérimenté sur 10 patients souffrant d’un Alzheimer débutant, les chercheurs ont découvert que les tous ont montré d’importantes améliorations de la mémoire à long terme, avec une fonction cognitive s’étant déplacée de « anormale » à « normale » pour la plupart.

Certains ont pu voir leur capacité de mémoire à long terme passer de 3% à 84% en seulement 22 mois. D’autres, avec des problèmes majeurs de reconnaissance faciale et de mémoire verbale, ont connu des améliorations significatives comme parler à nouveau dans une langue étrangère. Un senior de 66 ans a montré une augmentation de presque 12% du volume de son hippocampe, une région du cerveau importante pour la mémoire et l’apprentissage, et dont la taille se réduit naturellement avec l’âge.

Ces résultats ont des implications profondes pour le traitement de la maladie d’Alzheimer en particulier mais également pour lutter contre le vieillissement du corps et du cerveau lié à l’âge.

Au lieu de vouloir à tout prix vivre plus longtemps, il est peut-être temps de chercher plutôt à bien vieillir, à mieux-vivre et à mieux-être et tout cela dès maintenant.

Séverine GALPIN

Le 24 septembre 2020